06 - les sites en gestion
Dans les Alpes Maritimes, le CEN PACA gère plus de 1200 hectares répartis sur 5 sites sous convention ou en propriété propre. Ce département accueille une exceptionnelle biodiversité mais doit faire face, dans le même temps, à une très forte pression humaine (touristique, urbanistique, …). Ces éléments sont pris en compte et intégrés lors de l’élaboration des mesures de gestion sur des sites fortement contrastés, à l’image du département…
Plateau de Calern
Remarquable plateau karstique situé dans l’arrière-pays grassois et dominant le littoral azuréen, le site abrite des milieux d’une richesse exceptionnelle tant sur les plans paysagers, géologiques, culturels que biologiques. Ils sont le résultat d’une activité pastorale ancienne que le CEN PACA contribue à maintenir par ses actions de gestion.
Intervention du CEN PACA : Convention de gestion avec l'Observatoire de la Côte d'Azur depuis 1989.
Commune : Caussols et Cipières (Alpes Maritimes)
Propriétaire : Observatoire de la Côte d'Azur
Salarié référent : Florence Ménétrier
Superficie : 326 ha
Altitude : entre 1217 et 1458 mètres
Climat : Le Plateau de Calern est soumis à l'influence des climats méditerranéen et montagnard, ce qui explique en partie la grande diversité biologique de ce site. Il se caractérise par un climat rigoureux : températures basses, neige abondante, vents violents, étés secs et ensoleillés.
Géologie : Le plateau karstique de Calern a subi une intense érosion liée aux précipitations, érosion responsable de formes géomorphologiques facilement observables (dolines, lapiaz). Ces formes constituent un élément essentiel du plateau de Calern tant au niveau paysager que biologique (dans ces micro-reliefs les conditions de température, d'humidité, d'exposition sont différentes des conditions qui règnent à la surface du plateau et permettent la présence d'une flore diversifiée).
Milieux naturels et espèces : La formation végétale dominante du Plateau de Calern est une pelouse sèche et rocailleuse. La végétation est constituée de vivaces formants des tapis plus ou moins ouverts et de ligneux très bas (Lavande, Thym) entrecoupée de dalles calcaires ou de lapiaz. Ces derniers éléments ainsi que la présence du Pin sylvestre (arbre isolé ou en bosquet) apportent une diversité biologique et paysagère. Le domaine de l'OCA abrite 5 habitats inscrits à l'annexe I de la Directive Habitats dont deux habitats prioritaires (Pavements calcaires et lapiaz à Fougères et Tillaie hygrosciaphile du Tilio-acerion). Les Pins sylvestres recolonisent ces milieux.
On distingue trois grandes unités écologiques :
- Les pelouses : les pelouses calcicoles sèches steppiques et les pelouses semi-sèches. Ces pelouses sont riches en orchidées (Orchis bouffon, Dactylorhiza à odeur de sureau, Anacamptis pyramidal...), abritent des espèces végétales remarquables (quatre espèces de gagées, Cytisus ardoini...) et constituent le milieu de vie et de chasse de nombreuses espèces animales d'intérêt patrimonial (trois espèces de chiroptères, circaète Jean le Blanc, huppe fasciée, bruant ortolan, criquet hérisson, apollon, diane...).
- Les prébois ou les pinèdes de pins sylvestres.
- Les éboulis et les lapiaz. Dans les lapiaz règne un micro-climat humide qui permet la présence d'une flore (primevère marginée, lis de Pompone, dryopteris submontana...) et d'une faune originales (pélodyte ponctué, crapaud commun) avec de nombreuses espèces rares et/ou protégées.
Le plateau de Calern, extrait du film « Avec le CEN PACA, la nature entre de bonnes mains ».
01 mars 2013 - offre
Recrutement d'un(e) Responsable Pôle Alpes-Maritimes (offre pourvue)
04 janvier 2012 - action verte
Aidez-nous à protéger la flore remarquable des Alpes-Maritimes
11 octobre 2011 - appel d'offre
Appel d'offre : travaux pour la conservation d'habitats et d'espèces patrimoniales
Domaine du Mont Gros
Ce lieu de recherches où l'activité principale est scientifique a été préservé depuis la fin du XIXeme siècle par l'urbanisation.
Intervention du CEN PACA : Convention de gestion avec l'Observatoire de la Côte d'Azur depuis 1989.
Communes : Nice et La Trinité (Almes Maritime)
Propriétaire : Observatoire de la Côte d'Azur
Salarié référent : Florence Ménétrier
Superficie : 36 ha
Altitude : entre 240 et 375 mètres
Climat : d'orientation Nord/Sud, le Mont Gros est soumis à un climat méso-méditerranéen avec un versant Ouest ensoleillé et soumis au mistral et un versant Est plus arrosé, affecté par le vent d'Est et où le sol est plus riche et plus profond.
Géologie : le Mont Gros appartient aux chaînons calcaires qui forment les écailles frontales de l'arc de Nice. Le terrain est calcaire mais on note la présence de noyaux siliceux sur lesquels se développe une flore plus silicole (châtaignier, arbousier) ce qui permet une diversification des espèces.
Milieux naturels : Le domaine se divise en quatre milieux principaux :
- Le plateau sommital, zone de pelouses rases, milieux très favorables aux orchidées (Ophrys aurelia, Ophrys scolopax, Barlia robertiana, Ophrys sphegodes) et à l'entomofaune (Flambé, Machaon, Alexanor...), et fréquentés par la huppe fasciée (Upupa epops) notamment. Les populations d'Ophrys aurelia et d'Ophrys scolopax font l'objet d'un suivi par le Laboratoire d'Ecologie de Paris VI et de l'Ecole Normale Supérieure afin de mieux comprendre la dynamique de ces populations et dégager des propositions de gestion pour ces espèces.
- L'oliveraie (200 pieds d'oliviers) qui fait l'objet d'une remise en état.
- Le versant Est boisé en pins d'Alep ou niche l'épervier d'Europe, pins maritime, frênes à fleurs, charme-houblon.
- Le versant Ouest, zone de garrigues avec quelques arbustes et arbres. La dynamique naturelle de la végétation tend vers une fermeture des milieux notamment par les pins d'Alep.
- 26 hectares de forêts (résineux et feuillus) essentiellement localisées sur le versant Est et 10 hectares de milieux ouverts et semi-ouverts situés en versant Ouest et sur le plateau sommital.
Intérêt écologique : dernier refuge de la végétation caractéristique des écosystèmes sub-littoraux des Alpes-Maritimes. Importante station de Ophrys aurélia, espèce protégée. Zone intéressante du point de vue entomologique.
Aéroport de Cannes-Mandelieu
Sur la butte Saint-cassien a été construite au XVII ème siècle la chapelle Saint-Cassien probablement sur un ancien temple gréco-romain. L'ensemble de la butte est classé. Ce site est particulièrement riche du point de vue historique : voie aurélienne, nécropole, ancien village fortifié, bunker de la seconde guerre mondiale...
Intervention du CEN PACA : Convention de partenariat depuis septembre 2002 avec la Chambre du Commerce et de l'Industrie Nice Côte d'Azur (CCINCA), concessionnaire de l'exploitation de l'aéroport de Cannes-Mandelieu.
Commune : Cannes et Mandelieu la Napoule (Alpes Maritimes)
Propriétaire : Etat
Salarié référent : Florence Ménétrier
Superficie : 115 ha
Climat : mésoméditerranéen
Géologie et géomorphologie : Ce domaine se situe dans la plaine innondable de la Siagne (dépôts d'alluvions quaternaires). Il s'agit d'une ancienne plaine agricole marécageuse qui a été asséchée notamment par la création de canaux de drainage (les béals) réalisés par les moines cisterciens.
Milieux naturels : Le béal qui ceinture l'aéroport offre un milieu naturel riche en espèces végétales favorables à la reproduction et à la présence d'oiseaux aquatiques (canard colvert, bouscarle de Cetti, plusieurs espèces de hérons...). On y rencontre également deux espèces de poissons et la grenouille rieuse. La tortue de Floride a été introduite dans ce cours d'eau. Les prairies humides abritent deux espèces végétales rares dont la jacynthe romaine (Bellevalia romana) inscrite au Tome I du Livre Rouge de la flore menacée de France. Ces espèces caractéristiques des prés et des champs humides sont en nette régression à cause du drainage et de la disparition des prairies littorales méditerranéennes. La butte Saint Cassien, essentiellement forestière, abrite dans les chênes verts et pubescents, les cyprès et les pins de nombreux passereaux ainsi que l'Ecureuil roux. On y observe des individus remarquables de chênes pubescents pluri-centenaires. Les zones en friche permettent le développement de plantes spontanées particulièrement favorables au maintien de populations d'oiseaux granivores. Certaines espèces s'y reproduisent comme la cisticole des joncs, espèce devenue rare dans les Alpes-Maritimes en raison de la disparition progressive de ses biotopes (jachères et friches).
Intérêts écologiques : Un parcours botanique existant sur le site de l'aéroport fait l'objet d'une réhabilitation.